Dessine-moi un mouton... à cinq pattes : de l’art de la critique journalistique de s’emparer de l’Oulipo - Université d'Artois Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Contemporary French & Francophone Studies Année : 2021

Dessine-moi un mouton... à cinq pattes : de l’art de la critique journalistique de s’emparer de l’Oulipo

Eléonore Hamaide-Jager

Résumé

If an author’s influence can be measured by the number of quotations in a newspaper, then Oulipo can now be considered rooted in the French cultural establishment. However, this sweeping statement hides a finer set of facts. Through the analysis of literary criticism as well as articles published in the weekly magazine Télérama, this paper highlights how much friction exists between the members of the group Oulipo and Oulipo itself. Book reviews offer a forum for collective works, but prefer to highlight the names of well-known writers’ such as Roubaud, Queneau and especially Perec, who, despite his death, remains an important member of the Oulipo. Some individual books (Le Tellier, Fournel, Jouet) are reviewed but most references concern the Oulipo’s performances, public readings or writing workshops, valuing their comic verve and their skillful wordplays rather than their books. In the end, the Oulipo seems to serve as reservoir of constraints’ that comics, radio or artists have deployed in their creations. In recent years, referring to the group has become almost a lexicalized expression synonymous with constraint or an impossible exercise, even if at the same time, competition with Perec, the most famous Oulipian, is reemerging.
Si l’influence d’un auteur se lit au nombre de citations dans un journal, l’Oulipo est alors ancré dans le paysage culturel français. Cette affirmation générale cache pourtant une réalité plus subtile. Par l’analyse des critiques littéraires et des articles parus dans la magazine hebdomadaire Télérama, cet article souligne combien existe une forme de frottement entre le groupe Oulipo et ses membres. Les pages « livres » offrent une tribune aux ouvrages collectifs tout en mettant pourtant en avant le nom d’auteurs reconnus comme Queneau et surtout Perec, dont l’importance dans l’ouvroir ne se dément pas malgré sa mort, ou Roubaud. Certains ouvrages individuels (Le Tellier, Fournel, Jouet) sont chroniqués mais les références les plus nombreuses concernent les performances des oulipiens lors de lectures publiques ou d’ateliers d’écriture, valorisant, plutôt que leurs livres, leur verve comique et leur capacité à jouer des mots. L’Oulipo apparaît finalement comme un réservoir de contraintes que des ouvroirs fictifs ou réels, en bande dessinée, en radio ou en peinture ont investi dans leurs créations. Ces dernières années, la référence au groupe devient quasiment une expression lexicalisée synonyme de contrainte ou d’exercice impossible, même si alors, la concurrence avec Perec, oulipien par excellence, rejaillit.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04346128 , version 1 (14-12-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04346128 , version 1

Citer

Eléonore Hamaide-Jager. Dessine-moi un mouton... à cinq pattes : de l’art de la critique journalistique de s’emparer de l’Oulipo. Contemporary French & Francophone Studies , 2021, volume 25 issue 5, (Les Effets de l’Oulipo). ⟨hal-04346128⟩

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