Sous le prétexte de la science-fiction, cet article est surtout l’occasion de réfléchir à la grande distinction entre les biens et les personnes, et à leurs effets juridiques en droit positif et de manière prospective. A l’image de l’androïde Andrew Martin doté d’un petit « quelque chose dans les circuits » de son cerveau positronique le poussant à se vouloir homme dans L’homme bicentenaire d’Isaac Asimov, quelle solution juridique adopter si, transfuges du monde de l’imaginaire, incarnations des rêves encore impossibles ou des pires cauchemars, les androïdes venaient un jour à réclamer une place dans la société en se voulant homme ? Quelles seraient les voies du traitement juridique de la demande d’humanisation de l’androïde ? Une solution pourrait consister en la reconnaissance symbolique de la qualité d’homme ou de personne de l’androïde, sans pour autant remettre en cause son statut de bien. Toutefois, l’androïde pourrait souhaiter aller plus loin dans sa reconnaissance par la société en demandant à devenir un sujet de droit, ce qui aurait pour effet de gommer véritablement les frontières entre l’homme et la machine.