La ballade allemande est mise au goût du jour dans le dernier quart du XVIIIe siècle. La fin des Lumières est aussi la période durant laquelle se cristallise le fantastique, et dans l’espace germanophone, les premiers exemples en sont précisément des ballades. Celles-ci fournissent donc un terrain privilégié pour étudier la singularité de ce registre, notamment la manière dont il se dégage des conventions liées à un merveilleux populaire pour le faire entrer dans une représentation du monde instable et perturbatrice. Deux thèmes conducteurs se prêtent particulièrement bien à cette exploration, celui du revenant et celui de la chevauchée terrifiante, qui croise et enrichit le premier.